INAGHEI : Une transition qui part avec la tête haute.

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Une bonne gouvernance ne se décrète pas, elle se construit dans le temps, par des institutions fortes, des règles claires et une culture administrative fondée sur l’éthique et la redevabilité.-(Pierre Rosanvallon).


Jadis, l’Institut National d’Administration, de Gestion Et des Hautes Internationales (INAGHEI) Traversait une crise aiguë. En effet, cette crise a prolongé l’institut dans une profonde anomie pendant huit (8) longs mois. Ainsi, les élections pour le renouvellement du conseil décanal n’ont pas été organisées depuis 2022, et  le désordre était devenu la norme plutôt que l’exception.  Face à cette situation, le 1er septembre 2023, le Conseil de l’Université d’Etat d’Haïti (CUEH) a pris une résolution d’instaurer à l’INAGHEI un conseil intérimaire. Cette décision a été essentielle pour l’avenir de l’institut, puisque l’absence de leadership avait fragilisés les structures administratives et affaibli la confiance des professeurs, des étudiants et du personnel administratif. Par ailleurs, la mission de cette transition était : de  chercher les causes structurelles de l’instabilité afin de ramener le calme, mener une gestion rigoureuse, ainsi que d’engager des réformes tout en comblant les postes vacants et de préparer le terrain pour des élections libres et transparentes. Aujourd’hui, alors que cette transition touche à sa fin, elle laisse dernière elle des actions positives et  structurantes, permettant de parler une transition qui part avec la tête haute. En ce sens, Cet article revient sur ce moment décisif afin de souligner les efforts réalisés, les résultats obtenus, et appeler les nouveaux élus à poursuivre cette dynamique avec engagement et intégrité.

 

Tout d’abord, le conseil intérimaire de l’INAGHEI était composé de : Professeur Thadal Etienne,  coordonnateur, Professeur Jacques Nelson, vice-coordonnateur, chargé des affaires académiques, Professeur James Boyard vice-coordonnateur, chargé de la recherche. Ensuite, le mandat du conseil intérimaire était de 18 mois.

 

Une gestion impartiale et rigoureuse.

En premier lieu, les décisions du conseil ont été prises avec impartialité, dans le but d’éviter toute forme de népotisme. Ce dernier avait été souvent dénoncé par les étudiants, notamment lors des recrutements pour des emplois ou des stages dans des institutions publiques ou privées. Désormais, les critères sont plus transparents, s’appuyant notamment sur une moyenne minimale de 75/100, ce qui favorise l’excellence académique. En deuxième lieu, afin de prévenir tout détournement de fonds, les décaissements ont été effectués de manière rigoureuse et bien calculée, dans le respect des procédures administratives. En troisième lieu, les comptes de certains professeurs, restés en suspens depuis quatre ans alors qu’ils détenaient encore les notes des étudiants, ont finalement été régularisés. Et cela, malgré les critiques et les rumeurs malveillantes lancées à l’encontre du conseil intérimaire. Enfin, selon plusieurs témoignages internes, l’institut a connu durant cette période une gouvernance plus digne et plus responsable que jamais auparavant.

 

La structuration des activités académiques 

L’un des premiers chantiers de la transition a été la réactivation des structures académiques de l’institut. Dans ce sens, l’introduction de l’anonymat dans la correction des examens a été largement saluée, car elle a permis d’éviter que certains professeurs utilisent les notes comme outil de règlement de conflits personnels avec les étudiants. Malgré les difficultés liées à la conjoncture nationale, les sessions d’examens ont été programmées régulièrement, bien que parfois retardées. Par ailleurs, les documents académiques tels que les relevés de notes, certificats et attestations ont été délivrés avec succès, avant même que la zone de l’institut ne connaisse des troubles majeurs. De plus, plus d’une cinquantaine d’étudiants ont pu soutenir leurs mémoires, y compris ceux dont les soutenances étaient bloquées en raison de leurs prises de position politique au sein de l’institut. Une nouvelle mesure a également été instaurée pour améliorer la validation des travaux de sortie, assurant ainsi plus de rigueur et d’équité.

Recrutement et comblement des postes vacants 

 De nombreux efforts ont été déployés pour les postes restes vacants. Le personnel académiques et administratifs ont été renforcé, et de nouveaux cadres ont été  intégrés afin d’assurer un meilleur encadrement des étudiants.

Un retour réussi aux élections

Apres plusieurs mois sans renouvellement démocratique des organes de direction, les élections  ont été finalement  réalisées en septembre 2025. Un processus salue pour sa transparence et sa rigueur, qui a permis à l’INAGHEI de renouer avec la gouvernance participative. C’est l’un des plus grands acquis de cette transition.    

 

En conclusion, La transition mise en place à l’INAGHEI, dans un contexte de crise profonde et prolongée, aura marqué les esprits par son sens du devoir, son esprit d’ouverture, sa gestion méthodiques des urgences. À Présent, le flambeau est entre les mains des nouveaux élus. Il leur appartient de marcher dans les traces de cette transition réussite, de respecter les promesses formulés en campagne et poursuivre les réformes entamées. La continuité dans la stabilité et la bonne gouvernance reste une attente forte dans la communauté de l’INAGHEI. Car, comme le rappelle Montesquieu : pour qu’on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que, par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir.  

 




 Emmanuel JN PHILIPPE

  • Étudiant en Administration Publique 
  • Ex-Secrétaire du Comité de l'année propédeutique 22-23 (PM)
  • Vice-Président du commission logistique du Comité des Étudiants de L'INAGHEI.

  

          

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