L’aide internationale un perpétuel recommencement : Une lecture de la réalité haïtienne

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Qu’il s’agît des missions de l’ONU ou des interventions Américaines, le mal Haïtien reste indemne voir même s’enlace dans une situation abracadabrante. Les interventions étrangères n’existent que pour garantir les intérêts des grands pays capitalistes dans des petits pays comme Haïti. Du moins. Elles maintiennent le pays dans une situation de totale dépendance, à tel point que la seule solution qui semble être enviable est sa présence qui ne sert pas à grand-chose.

Sans nul doute l’aide étrangère à Haïti apparait à bien des égards d’une philanthropie sans pareille qui vise à résoudre les problèmes des enfants des rues, d’infrastructures, d’analphabétisations, de la famine, de l’insécurité, de la santé… en outre à renforcer le capital financier du pays et de redynamiser les secteurs d’activités tout en les dotant de forte capacité de résilience. De quoi il en est à présent ?

L’histoire d’Haïti est tristement marquée par un lourd passé égorger par l’ingérence des nations étrangères et par un Etat qui ne sais que prendre tout ce qu’on lui donne. Rappelons-le, qu’au lendemain de l’indépendance la plus rentable des colonies françaises à savoir Haïti était le fief d’innombrables pagailles qui l’avait placé dans une position où il lui fallait refaire son économie au plus vite. Car, il ne restait absolument rien de cette richesse matérielle qui valut autrefois à Saint-Domingue le nom de “Perle des Antilles”. La tactique de la terre brûlée, appliquée par les Haïtiens à l’époque finale de la lutte, détruisit tous les ateliers, plantations et villes. " (Pierre Charles,1993). De plus pour s’affirmer sur la scène internationale en tant que nation libre et indépendante il était impensable de ne pas avoir des rapports commerciaux avec d’autres pays, sauf que ces derniers montraient clairement selon le britannique Nicholls David qu'elles n'étaient pas prêtes à établir des rapports avec une ancienne colonie dont l’indépendance n’eut pas encore reconnu par son ancienne métropole (Nicholls,1978)  



De ce fait le président Jean Pierre Boyer dans l’objectif de relancer l’économie nationale et d’éviter de replonger le pays dans une guerre sans véritable moyen de défense dû accepter l’ordonnance de Charles X qui nécessitait de recourir à des emprunts aux taux d’intérêts très élevés. Une telle décision qui paralysa tout le long du 20eme siècle haïtien. Ceci dit, le remboursement de la dette de l'indépendance n'a sans cesse constituer un atout au mal développement du pays, de sorte qu'elle forme une souche donnant lieu à diverse période de crise économiques et sociales dans le pays ce qui le maintien dans une constante position ou sa main est tendu à qui mieux-mieux.

Dans un contexte où, la pauvreté prend de plus en plus place, où les administrations se succèdent sans apporter un semblant de solution, où les groupes armés pourchassent à coup de bâton les autorités, où l’oppositions politique s’oublie en ne faisant qu’opposition qu’à eux-mêmes… les pays étrangers se font une obligation d’intervenir afin d’apporter leur soutien. Un soutien qui ne représente selon Suzy Castor comme un vernissage aux véritables problèmes que l’on connait. Manifestement, on prête à l’occupation Américaine le début du véritable développement d’Haïti; Construction du palais Législative, de la Faculté de médecine, l’inauguration des travaux de construction et de l’urbanisation de Port au prince. (Castor, 1988) sans pour autant s’attacher aux graves problèmes économiques et sociaux dont souffrait Haïti qui restaient inchangés malgré la présence Américaine. Suite à la résolution 940 adoptée par l’ONU les forces américaines foule une fois de plus le sol Haïtien avec la mission de mettre fin aux (3) années de rude dictature, d’établir un climat stable et de favoriser le retour de Jean Bertrand Aristide en 1994. A peine 10 ans plus tard, soit le 1 er juin 2004, le conseil de sécurité des Nations Unies décide d’établir une mission des nations unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTHA) Une mission qui devrait à nouveau apporter une quelconque résolution a la crise Haïtienne… Suite à ces interventions dont leurs résultats ne sont jusque-là inconnus, le gouvernement requière une énième intervention cette fois ci pour résoudre le problème de l’insécurité qui persiste jusqu’à date. Que peut ont espérer ?

En Haïti, les interventions étrangères se ressemblent tant par leurs contextes d’apparitions que dans leurs missions. Elles sont toutes nées d’une crise multidimensionnelle qui s’étale depuis des lustres. En vue de remédier à la situation toutes une multitude de mission se bousculent afin d’apporter leurs aides parfois au pays tout entier, parfois dans un secteur bien précis, delà découle les différents ONG à travers le pays.

 

Le très regretté professeur Jn Anil Louis Juste dans sa thèse de doctorat se questionne sur les véritables intentions des aides internationales, en particulier des ONG lorsqu’il publie « ONG ki gouvènman ou ye? » Il montre de manière très minutieuse que ces organisations ne sont que la continuité des grands pays capitalistes dans les pays pauvres. Ce n’est certainement pas pour rien que malgré la présence et la subvention de ces institutions à différents niveaux de la vie nationale les problèmes restes intactes et réduit tout le pays a une situation d’assistanat de plus en plus féroce.


De manière historique, l’aide internationale n’a jamais été une solution viable. De 1915 à nos jours, aucunes des mission Américaine et Onusienne n’ont résolues la situation qui était censé être leur feuille de route. Elles ont de préférence semées de vile situation : en dépossédant les paysans de leurs terres, en tuant les cochons (véritable trésor des paysans), en pillant les trésors nationaux… somme toutes, en réduisant à néant les capacités productives du pays pour ne finir par mettre sur pied des usines qui embouchent et paient une maigre pitance aux plus chanceux. N’est-ce pas là, l’un des éléments qui conditionnent la migration intensive des Haïtiens vers d’autres horizons en quette de survie ?  


 Lutherson Beaugé

Rédacteur à LCI

Etudiant à l’Université d’Etat d’Haïti

Email : luthersonbeauge726@gmail.com

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