Le 18 mai occupe une place symbolique dans l’histoire d’Haïti. C’est la date où nous célébrons la Fête du Drapeau, symbole de notre liberté, de notre unité et de notre identité nationale. C’est aussi la Fête de l’Université, qui rappelle le rôle fondamental de l’enseignement supérieur dans le développement de notre société.
Le drapeau haïtien, né en 1803 à l’Arcahaie, incarne le courage d’un peuple qui a su briser les chaînes de l’esclavage pour se forger une nation libre. Le bleu et le rouge, cousus ensemble, témoignent de la fusion des forces qui ont permis la naissance d’Haïti. Aujourd’hui encore, il reste un repère de dignité, de résistance et d’espoir pour tous les Haïtiens.
Mais en ce 18 mai 2025, que reste-t-il de ces idéaux dans une Haïti meurtrie par une crise profonde ? Le pays fait face à une instabilité politique chronique, une insécurité galopante, une économie affaiblie, et une perte inquiétante de repères sociaux. Le tissu national s’effrite, et nos institutions fondamentales, dont l’Université, sont à genoux.
Les universités haïtiennes, jadis foyers de savoir et de débats, sont aujourd’hui désorganisées, sous-financées, souvent désertées. Les étudiants, confrontés à la précarité, au découragement et à l’exil forcé, n’ont plus les moyens ni l’espace pour s’épanouir intellectuellement. Pourtant, aucun projet de société durable ne peut voir le jour sans une jeunesse formée, critique et consciente de son rôle.
L’État haïtien a l’obligation morale et constitutionnelle de reconstruire l’Université, de garantir un enseignement supérieur de qualité, accessible à tous, dans un environnement sécurisé et propice à la recherche et à l’innovation. Il ne peut y avoir de redressement national sans une université debout, forte et inclusive.
À cette même occasion, nous lançons un appel à la jeunesse haïtienne : ne baissez pas les bras. Engagez-vous. Soyez présents dans les communautés, dans les mouvements citoyens, dans les projets de développement local. Devenez les bâtisseurs d’une nouvelle Haïti. Même dans l’adversité, même sans les moyens idéaux, il est encore possible de rêver, d’apprendre, de créer et d’agir.
Le drapeau ne doit pas rester un simple symbole. Il doit vivre à travers nos actions. L’Université ne doit pas être un souvenir glorieux, mais une institution vivante, moderne et engagée.
Ce 18 mai, renouvelons notre pacte avec la Nation. Exigeons une université à la hauteur de nos ambitions. Exprimons notre amour pour le pays à travers notre participation active à sa reconstruction. Car Haïti a encore un avenir – si nous le voulons ensemble.
Par Jonas VIRGILE,
Étudiant en science politique et les relations internationale
Président Jèn Angaje