17 mai fête des professeurs, 18 un cauchemar pour un professeur
Pourquoi tant de vigueur, de rage, de force, de bossalité, dans l'action des policiers politour contre les enseignants ? Que faisait les enseignants ? Etaient-ils en cas d'inégalité ?
Depuis déjà plusieurs années les enseignants du secteur public ne cessent de réclamer un salaire minimal qui pourrait les aider à se tenir debout face l'inflation qui court à une vitesse exponentielle. Le discours de l'état, c'est qu'il n y a pas de fond pour une telle action. Une réponse que beaucoup questionne.
Le 20 juin 2025 l'état haïtien et plusieurs syndicats enseignants ont signé un accord pour dissoudre une grève générale dans les écoles publiques. Plusieurs promesses sont faites : octroie de carte de débit, couverture d'assurance, nomination... Vu que les attentes ne sont pas comblées les revendications reprennent, d'où la raison d'être des professeurs au Cap-Haïtien dans la cérémonie de la fête du drapeau, qui est une déplacée interne.
Dans les images on remarque des professeurs bien présentés, avec des pancartes en mains, on pouvait lire : ajisteman salè. Yon lòt tretman, aryere salè, nou mande kat debi. Ils étaient dans l'enceinte de la cathédrale, des policiers les bousculaient pour sortir, un professeur relate des propos et gestes de résistances, le policier avec l'uniforme en bleue poussé par un esprit démoniaque, propulsé par une énergie de servir le diable, gifle l'enseignant, ce dernier réplique le geste. Ce fût le début d'un cauchemar pour lui.
Après ce bastonnade, on dirait nos grands parents après trois siècles dans l'esclavage qui décident de soulever une révolution. Le professeur animé par la force de ces ancêtres révolutionnaires propulse deux pancartes en haut, vêtements déchirés, visage chiffonné, avec une force de Charlemagne Péralte conte les méricains, il réclame de meilleures conditions de travail. Une élève avec l'uniforme des lycées l'enlace et pleure. Sans oublié les policiers du corps UDMO qui faisaient tout pour calmer la situation.
Pourquoi cette présentation de la scène?
Premièrement, nous avons pu remarquer que l'espace était vide, les capois ne se sont pas présentés à cette cérémonie aussi importante pour notre Histoire comme peuple, ce qui prouve la non légitimité, l'illégalité, du CPT.
Deuxièmement, dans l'institution qu'est la PNH il y a eu deux comportements contraires face aux professeurs. Un groupe de policiers gifle et frappe et un autre protège, pourquoi ces comportements parallèles et opposés? Doit-on remettre en question la formation du corps politour qui devrait être plus cordiale que les UDMO, néanmoins c'est l'inverse qui saute aux yeux.
Troisièmement, l'élève en uniforme de lycée qui enlace l'enseignant et pleure. C'est une image forte qui indique ce qu'un enseignant représente pour ces apprenants, un père, un conseiller, un protecteur, l'espoir. Ce métier noble l'est-il aux yeux de ces policiers? Dans cette image, est-ce que c'est l'avenir (les jeunes) qui embrasse le bon, le noble (l'enseignant), et le présent, la force, le pouvoir (la police) le détruit. Est-ce une image qui présente les jeunes qui cherchent à préserver l'avenir (enseignants), les valeurs sociales contre les bureaux esclaves, sbire des colons ?
Et en fin, le comportement Pacifique des enseignants. Sans esprit d'appartenance et de vengeance les enseignants essaient de calmer la situation, sans prendre partie contre les policiers violents.
Face à une action aussi déplorable, quel suivi ? Du côté des chefs d'état pas de tweet, ni de "tchuit". L'inspection générale de la police annonce une enquête à l'interne.
Un enseignant abattu comme un voyou par un policier. Des policiers protègent des voyous en cravate. Des voyous en "sapates" courent après les policiers.
Aujourd'hui, il est grave de constater que l'école, l'endroit de paix, d'amour, de sagesse, et de savoir pert toute sa signification. Depuis plus de 5 ans l'école haïtienne fonctionne avec des programmes restreints. Les grèves enseignantes sont récurrentes. Selon l'Union des Parents d'Élèves Progressistes d'Haïti (UPEPH), l'insécurité persistante a entraîné la fermeture de plus de 700 établissements de formation dans le département de l'Ouest entre février et avril 2025, aujourd'hui ces écoles partagent des bâtiments, se logent dans des maisonnettes, fonctionnent en rotation de classe deux à trois jours par semaine. Ce que nous vivons dans le système éducatif est une catastrophe scolaire.
Les écoles publiques en pleine grève, pour remédier à la situation, le MENFP lance des cours de compensation, ils sont fournis aux apprenants de classes officielles en week-end. Deux jours en trois mois pour combler une année scolaire??? Qui réalise les cours ? Les professeurs grévistes, qui n'ont pas travaillé pour une meilleure condition de travail ??? Seront-ils rémunérés pour les mois qu'ils ont été en grève ? Seront ils rémunérés pour les cours de compensation en dehors de leur salaire miserable habituel ?
Pendant que toute cette histoire mal écrite, mal présentée et mal jouée se réalise, le système éducatif est en pleine réforme. Quatre nouvelles matières devraient intégrer l'examen officiel cette année. Tant dis que ces cours n'ont pas été dispensés dans les écoles publiques, car le MENFP n'a pas fait de nomination pour ces disciplines. Le MENFP et l'UNESCO travaillent sur de nouveaux curricula pour le fondamental et le prescolaire. Des centres de formation d'enseignant comme le CFEF de Port-au-Prince existe virtuellement. Une nouvelle constitution est sur le point d'être adoptée, avec les mêmes mots, mêmes articles que celui qui devrait être en application. L'éducation est considérée comme affaire étatique à l'article 35 de l'avant-projet. aujourd'hui plus de 80% des écoles sont privées. Nous changeons de constitution comme des vêtements, juste parcequ'ils y ont une petite tâche à la grosseur d'une fourmi.
Le grand dilemme dans tout ça des écoles ferment a kenskof, Delmas, Turgeau, des zones résidentielles et UP. hors des écoles fonctionnent normalement à grand ravine, village de Dieu, martissant, carrefour... une histoire que même le ministre de l'éducation nationale ne peut expliquer. Est-ce un professeur chevronné, respectueux et discipliné qui passe à ministre, inutile, irresponsable?
Quel pays ? Quelle éducation ? Quel avenir ? Haïti sera t-elle toujours sans une éducation forte et Solide ?
Par AUGUSTE Jimeson