Dans le vent lourd, dans le cri sourd,
Une île se noie, engloutie par l’oubli.
Sous le ciel brûlé, sans réconfort,
Haïti se perd, et l’âme fuit.
Les couleurs qui nous divisent,
Les teints qui se haïssent sans raison,
Écorchent l’âme, brisent, dévisagent,
Chaque frère cherche à fuir son horizon.
Le plus faible, toujours écrasé,
Dans la douleur, tout se dissout,
Où l’unité est morte, impossible,
Sous le poids des regards fuyants.
Nous n’avons ni racine ni fierté,
Nos valeurs s’effritent sous le poids
D’une culture étrangère imposée,
Qui nous mesure à la loi du roi.
L’avoir devient une quête sans fin,
Un rêve fabriqué sur des illusions,
On cherche à valider notre chemin,
Ignorant que l’intérieur est désert, sans raison.
La justice ? Elle n'existe plus,
Elle trébuche sous des mains sales,
Les hommes de loi, ces faux anges,
Font tomber des balles au lieu de bâtir.
Les médecins, complices de la douleur,
Exacerbent les maux, ne guérissent rien,
Le système pourrit, sans fin,
Et l'espoir s’éteint dans un dernier soupir.
L’État est un monstre froid,
Plus gang que protecteur,
Il écrase et dévore la foi,
Fait taire les voix, sans ferveur.
Nous sommes étrangers dans notre propre terre,
Où les cœurs se fanent sans remède,
Où l’éducation devient amère,
Un lieu où l’ignorance est reine.
Les journalistes parlent sans savoir,
Leurs mots sont des couteaux, des mensonges,
Ils façonnent la misère pour mieux broyer,
Tandis que la nation sombre dans leurs ombres.
L’université ? Un lieu d’imposture,
Où l’intellectuel se perd dans son fief,
Plus craint que le paysan, simple et pur,
Dans une société qui s’égare dans ses griefs.
On se bat pour un peu de pain,
Un verre d’eau, un tissu neuf,
Mais qui se soucie du lendemain,
Quand l’esprit se meurt et que l'âme est en deuil ?
Nous vivons dans la superficialité,
Où les faux-semblants sont nos dieux,
Où l’hospitalité est oubliée,
Et l’amour trahi, entre les cieux.
Même ceux qui prêchent la vérité,
Ont les mains pleines de faux billets,
Ils oublient que l’amour se révèle
Dans les gestes simples, non dans les manuels.
Qui reste droit, qui porte la colonne ?
Dans cette terre où la vérité se noie,
Où les hommes honnêtes sont des erreurs,
Et ceux qui pillent, des rois.
Les fausses identités nous détruisent,
Nous cherchons à être vus, reconnus,
Mais tout ce que nous faisons, c'est fuir,
Car l’image est fausse et tout devient flou.
Dans les rues, les âmes s’éteignent,
Personne ne dit un mot,
Les maisons sont vides, les vies s’éteignent,
La terre se meurt sous nos pieds, sous nos maux.
Le crépu, le noir, se haïssent,
Dans un cercle de rage et de sang,
Chacun détruit l’autre pour se créer
Une illusion, un reflet, un semblant.
L’argent des blancs nous détruit,
La souffrance devient marchandise,
Les mains vides de nos ancêtres se fanent,
Tandis que nous mourons sous la bêtise.
Dans l’ombre, le peuple pleure,
Mais personne ne l’entend,
Haïti se meurt sans lueur,
Sans lumière, sans demain.
Par Erby Jean-Pierre,
- Master II en Anthropo-sociologie de l’UEH,
- Master II en Théologie pratique,
- Master I en science du développement (UEH),
- Avocat, Politologue, récipiendaire de 4 années de formation en Psyhologie transpersonnelle et en science noétique
- E-mail:erbyjeanpierre91@gmail.com
- +509 5561-9786, 3656-2652